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Oui, je le veux...

  • Renée L.
  • 23 nov. 2015
  • 4 min de lecture

Au début septembre de cette année, j’ai photographié mon dernier mariage.

Un de mes premiers contrats payants (pour ne pas employer le terme « professionnel » ici) fut un mariage. « Tu commences, tu fais tes armes, tu ne refuse pas de contrats. » « Fais des mariages, c’est payant. » « Ça va te donner de la visibilité et t’amener plein de clients. » Euh… non. À tout ça.

En 10 ans, je ne crois pas qu’aucun mariage ne m’ait amené d’autres contrats par la suite… Hmmm. Non. Isabelle, si tu lis ça, ton mariage ne compte pas, parce que bien avant ça, il y avait eu la séance de maternité, donc ce n’est pas pareil !

Faire un mariage ce n’est pas un coup d’argent ! C’est juste être payé adéquatement pour les heures de travail que cela nécessite. Et ça en prend beaucoup ! Je vous épargne les détails. Beaucoup d’autres photographes de mariage avant moi ont fait plein d’articles super intéressants là-dessus pour justifier les prix que l’on doit charger. Voici ce que Sarah Tailleur en dit. Puis pourquoi je voudrais faire mes armes dans un genre de contrat qui en vérité ne m’emballe pas vraiment ?

Mon père, qui est sans doute celui qui est le plus fier de moi, a toujours été exigeant envers mes frères et moi pour que l’on sache où on allait, pour que l’on en fasse un peu plus et toujours mieux. Puis, plus jeune, il me lançait des phrases telles que : « Ça arrive d’avoir un patron qu’on aime pas ou une job qu’on aime pas, mais faut la faire pareil. » Le genre de phrase qui me fait encore grincer des dents quand j’y pense. Déjà lorsqu’il me disait ça, en moi-même je me disais que ça n’avait pas de bon sens que d’endurer un patron désagréable ou un travail démoralisant, mais à son époque, il travaillait pour aider sa famille. Autre temps… La génération Y, on pense autrement. Si c’est bon ou non, l’histoire nous le dira!

Mais j’en ai fait des mariages. Puis chaque fois je me disais que ce n’était pas là-dessus que je voulais mettre mes énergies. Aucun ne me parut une torture, mais aucun ne me réjouissait comme une séance de portrait le faisait. J’ai tout de même des très beaux souvenirs de chacun de mes marié(e)s. Certaines des images faites durant ces mariages sont encore aujourd’hui de mes préférées.

Puis pourquoi est-ce que je m’acharnerais à faire des mariages quand il y a plein d’autres photographes meilleurs dans ce domaine que moi. Benoît Dupont Tania Lemieux Sébastien D'amour Diane Dumas Catherine Giroux Je continue? Il y a plein d’autres photographes. PLEIN. Alors ça me dit que je dois me démarquer. Et comment on se démarque ? En développant son propre style, en étant fidèle à soi-même et des fois en postant sur Facebook des vieilles photos d’halloween de soi qui date d’un autre siècle ! Mais aussi en trouvant sa niche et en la développant. Je n’avais jamais compris à quel point c’était important jusqu’à récemment ! Lorsque j’ai fait quatre séances photo d’allaitement dans la même journée et environ 300 kilomètres de route pour ça. Journée plus longue qu’un mariage, plus de route que je n’ai pu en faire pour un mariage, mais je suis revenue avec des crampes aux joues d’avoir TROP souri ! Ah là… Là j’ai compris que j’étais à ma place plus que jamais !

Ne vous méprenez pas, je ne suis pas une insensible vieille fille qui crache sur les mariages.

J’ai pleuré à CHACUN des mariages que j’ai photographiés. Un en particulier durant lequel il m’était impossible de le dissimuler derrière l’appareil parce que c’était Niagara Falls dans ma face ! Myriam, faut pas trop que je regarde vos photos, juste y penser, les larmes montent.

Ça faisait un moment que je pensais à fermer la porte aux mariages. Mais ça fait peur des fois de dire non. Peur que parce qu’on ne fait pas le mariage, on n’aura pas la chance de collaborer sur autre chose avec ces gens. Mais je l’ai fait, j’ai coupé la corde de sur mon arc. Une bien faible corde selon moi. J’ai même dit non à une amie, une amie de 20 ans ! J’ai eu peur, je l’ai fait, la Terre tourne toujours et elle ne m’a pas bloquée sur Facebook, donc all in all, ça va bien.

J’ai fait mes deux derniers mariages pour des amis. Je n’aurais pas pu espérer mieux comme derniers contrats de mariage.

Un mariage où j’ai pleuré de voir que la petite Myriam que j’avais connu 10 ans plutôt avait fait tant de chemin pour se retrouver au côté d’un homme qui rêve d’elle, même quand il la tient par la main. Le vrai dernier mariage ; un party de l’arrivée au départ. Punch délicieux, taureau mécanique invaincu: on se serait cru autour d’un feu de camp si les gens avaient pas été si beaux dans leurs habits et leurs souliers d’occasion ! Mais voilà: ma carte est faite, mon site aussi, aucune trace de mariage sauf ici, sur ce blogue pour dire à tous qu’au début septembre de cette année, j’ai photographié mon dernier mariage. -XXX-

Images et textes © Renée Ledoux Photographie

 
 
 

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