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L'odeur du carton et des rouleaux de tape

  • Photo du rédacteur: Renée Ledoux
    Renée Ledoux
  • 30 avr. 2017
  • 3 min de lecture

Lundi matin, on signe notre nouveau bail : direction Mascouche.

Pfffffff… Ces temps-ci, je soupire beaucoup. Il y a deux semaines, je vous aurais dit que c’était de l’incertitude, mais là, aujourd’hui c’est un bel amalgame de soulagement et d’ébahissement devant les défis qui se pointent le bout du nez !

Je suis née à Crabtree où j’ai habitée pendant 19 ans (et demi !!!). Partir de la maison où on a grandi mes frères, moi et mes parents (parce que je crois fermement qu’on grandit en tant que parent) était en quelque sorte une épreuve, un deuil. Cette maison qui encore aujourd’hui dans mes rêves me semblait si spacieuse, pleine de lumière et de planches qui craquent est toujours désignée comme « notre maison ». Mais un inconnu y habite.

Puis il y a eu la rue Lavaltrie Nord, à Joliette. Le mini terrain où on s’est amusé à planter quelques fleurs parce que passer de quatre rocailles et un immense jardin à un rond de trois pieds carré dans le fond de la cour entourée de murs, c’est quand même mieux que rien. Mon garde-robe avait une porte qui communiquait avec le couloir alors Emma (ma chatte de l’époque : repose en paix grosse boulette noire) pouvait entrer et sortir comme elle le souhaitait. Les espaces vastes de la campagne de Crabtree me manquait, mais c’est quand même devenu notre maison pendant six ans, jusqu’au jour où les propriétaires ont repris le logement pour eux-mêmes. C’est dans ce logement où j’ai fait mes premières armes en photographie !

De là, mes parents ont acheté une nouvelle maison et je suis partie peu après habiter en logement. Sept ans et quatre appartements plus tard, je m’apprête encore à déménager.

Et croyez-le ou non, j’ai encore du monde qui m’offre de m’aider ! Je suis une des personnes les plus choyées du monde.

Depuis l’annonce de notre décision de déménager, j’ai répété plusieurs fois les raisons qui ont motivé notre choix et je vous ferai la version courte ici : mieux situé pour mon travail et en plein milieu de tout notre monde.

Pffff… Je sais que ce sera un gros défi que de repartir presque à zéro dans un nouveau milieu, mais en même temps, j’ai tellement d’idées et de motivation que le défi est bienvenu !

Je ne délaisserai pas la région pour autant parce que je viens d’être réélue au poste de présidente de notre Club Photo Joliette et je veux continuer d’offrir des cours dans la région ! Aussi, Mascouche n’est qu’à 30 minutes de Joliette, ce n’est pas la Chine, je demeure disponible pour des séances dans le coin et je serai douce sur les frais de déplacement dans les premiers mois.

Mais aujourd’hui, on m’a aussi rappelé qu’en me rapprochant de la grande-ville et qu’en allant habiter au Royaume de la Petite Famille, la compétition serait féroce… Puis-je vous dire avec toute honnêteté que dans ma grande naïveté, je n’y avais jamais songé ? Pas une seconde. Parce que le mot compétition ne fait pas partie de mon ADN. J’ai grandi en comprenant que ça ne servait à rien d’être gourmande parce qu’il y en avait pour tout le monde et mieux encore : chacun a quelque chose de particulier à offrir et nous sommes tous uniques.

J’ai fait affaire avec des clients qui ont déjà fait affaire avec d’autres photographes que je connais et qui souhaitaient travailler avec moi, obtenir mon résultat. Comme à l’inverse, des clients que j’ai eus se sont ensuite tournés vers d’autres photographes parce qu’ils leur convenaient davantage. Et je suis en paix avec ça !

Je ne serais pas plus heureuse si j’avais tous les clients du monde : je n’aurais plus de temps ni d’énergie à consacrer aux mille autres choses que j’ai envie de faire, ni pour ces gens qui m’entourent et que j’aime à l’infini…

Ça en serait fini des siestes avec Heidi (mon bébé chat qui en fait a eu 6 ans), des grasses matinées avec l’homme, de mon bénévolat chez Nousrire avec la gang incroyable qu’on y retrouve, du temps que j’offre à mes nièces parce que je veux les voir grandir et être présente dans leur vie, des nouvelles recettes végétaliennes que je m’amuse à faire pour mon oncle et que je fini par adopter à la maison, du jardinage chez mes parents, du peu de souper entre amis qu’on arrive à s’accorder dans une année…

Pffff… J’aime ma vie. On aurait tendance à dire que ce changement sera un nouveau chapitre, mais en attendant, à chaque jour il y a un autre bout d’histoire à écrire, terminer le chapitre de la 2e avenue en faisant des boîtes, préparer le terrain pour ce qui s’en vient après et surtout, ne jamais oublier d’aimer ce qu’on écrit à chaque instant.

Images et textes © Renée Ledoux Photographie

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